« CALLIGRAPHIES » – Un texte de François Cheng,
de l’Académie française, pour Thierry E. Garnier
Sous tous les cieux, l’homme trace le trait, et le trait fait l’homme…
Le trait épouse la pulsation du sang tout en captant le souffle cosmique. Fil ténu d’un lien indéfectible.
Rien alors de ce que l’homme a pressenti n’est perdu : le mouvement des astres comme le vol des oies sauvages ; le grondement des laves comme l’embrasement du feuillage.
Mais déjà, d’expérience, l’homme le sait. Le trait n’est pas une fin en soi. Il est rythme et volume confondus, le geste initial d’une figure qui de toute éternité doit advenir : le signe.
Par le signe, l’homme se révèle à l’infini de son désir.
Et libre.
Désormais, danse avec transe fait corps ; douleur et douceur font un. L’homme fait signe en se faisant signe. À l’image de celui qui apparaît à l’horizon du désert au voyageur perdu et exténué. Silhouette offerte, semblablement dénuée, mais combien secourable, corps et âme tendus vers le marcheur qui s’avance vers elle…
Le premier trait qui sépare et l’ultime trait qui réunit sable et nuage…
Texte de Préface de François CHENG pour le catalogue d’exposition de Thierry E. Garnier : « CALLIGRAPHIES » – Archives de la Ville de Marseille – Exposition avec le calligraphe Touareg Hawad et le calligraphe chinois Hao Guang.
« Thierry E. Garnier – Calligraphe-nomade » | Photographie © A. L.
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« La Calligraphie, c’est l’écriture de l’écriture » – Ghani Alani
Calligraphie imprimée en sérigraphie – Thierry E. Garnier | « Le Grand Testament » de François Villon, (62 cm x 82 cm) | « En l’an trentiesme de mon age, Que toutes mes hontes j’eu beues, Ne du tout fol, ne du tout sage. Nonobstant maintes peines eues, Lesquelles j’ay toutes receues, Soubz la main Thibault d’Aussigny. S’evesque il est, seignant les rues, Qu’il soit le mien je le regny ! (…) » – Calligraphie réalisée en Gothique Textura et cursive Gothique à la plume Braüse, 4 mm, sur un papier Fabriano Grand Luxe | « L’invention du papier est traditionnellement attribuée aux Chinois, mais ce sont les Arabes qui, après avoir appris les premiers rudiments et apporté quelques améliorations à ce nouveau produit, commencent à le diffuser en Occident. Ce processus long et laborieux s’achève pendant la seconde moitié du XIIIe siècle pour se localiser à Fabriano, dans la région italienne des Marches. Ce choix géographique, grâce auquel Fabriano devient le principal centre européen pour la production du papier, dépend très vraisemblablement du voisinage d’Ancône, port particulièrement ouvert aux échanges commerciaux avec le monde arabe. » – Le document présenté sur cette page Web correspond à une sérigraphie signée et numérotée par l’auteur, en tirage limité à 99 exemplaires. Cette sérigraphie a été réalisée à l’échelle 1, à partir de la calligraphie originale. (Le rendu final se rapproche plastiquement des tirages des premiers incunables, réalisés avant 1500).
INTERVENANTS & CALLIGRAPHES [30 Years] Graphos fêtera en 2025 ses trente ans d’enseignement. Tous les plus grands calligraphes français et étrangers sont venus chez nous, sur la planète Mars-eye, pratiquer « l’art de la belle écriture » : Bernard Arin, directeur du Scriptorium de Toulouse, Roger Druet, Jacques Le Roux, Laurent Rébéna, Claude Mediavilla, Kitty Sabatier, Laurent Pflughaupt, David Lozach, Henri Mérou, Vincent Geneslay, Anne Demoustiers, Lucas Duch, Bruno Gigarel, Marinette Hallard… ainsi que des calligraphes étrangers ou pratiquant des calligraphies autres que latines, comme Marion Andrews (calligraphe belge), Brody Neuenschwander (calligraphe américain), Klaus Peter Schäeffel (enlumineur et calligraphe allemand), Hassan Massoudy (calligraphe arabe), Blandine Furet (calligraphe arabe), Jigmé Douche (pour l’enseignement de la calligraphie tibétaine), Song Shun Shing (calligraphe chinois), Sayaka Kanou (calligraphe japonaise), Massimo Polello (calligraphe italien), sans oublier le graveur lapidaire de Toulouse, Eric Valat… Des relieurs, poètes, écrivains, artistes, musiciens, enlumineurs, aussi, sont passés nous voir tels : Jean Aron (poète), Evelyne Bénazet (professeur de Yoga), Jean-Luc Lévy (poète), Izabel Hochard (relieur), Sylvie Constantin (enlumineur)… De nombreux voyages d’études, partout en France ont été initialisés par Graphos depuis trois décennies : chez Jacques Le Roux à Chavannes, en Bresse – à Arles, au Musée lapidaire – à Lyon au Musée de l’Imprimerie – à Paris à la BnF – aux Baux-de-Provence à la fondation Louis Jou – un stage d’exception sur la Bâtarde flamande a, lui, été réalisé à Lurs-en-Provence en mai 2012, à la mythique Chancellerie des Compagnons de Lure !
Calligraphie | Calligraphies latines personnalisées en lettres Anglaise pour le parfum « My Burberry » – Réalisation calligraphique unique pour chaque client, au format 10,5 x 15 cm, à la plume d’anglaise et encre sépia, à l’occasion d’événementiels pour la marque Burberry sur un stand itinérant (show room – voir ci-dessus), prévu pour être disposé dans les magasins du Groupe Sephora. (Cara Delevingne, égérie du nouveau parfum Burberry) – Client | Beauté Prestige International.
Calligraphie – Vitrail Marie-Madeleine | Réalisation par l’association médiévale des « Amis du Vieil Aiglun », en 2015, d’un vitrail (ligatures en capitales romaines), pour la chapelle Marie-Madeleine à Aiglun (Alpes de Haute Provence) à partir d’un monogramme (ci-dessous), calligraphié par Teg au pinceau plat à la gouache noire sur papier ingres au format 21×30 cm. Au milieu des ruines de l’ancien village subsiste encore la chapelle de style roman, depuis 1555, remplaçant une ancienne chapelle du XIIe siècle dédiée à saint Jean le Baptiste. L’association des « Amis du Vieil Aiglun » assure sa restauration depuis 1980.
Photographie Michel Fornasero © | Thierry E. Garnier en train de calligraphier à la plume d’oie, en Gothique Textura du XIIe siècle, une lettre de Pierre Abélard (1079-1142) à Héloïse. « Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne compte de sang-froid que ce qu’elle lui coûtera et s’il aura de quoi la mener à bonne fin, de peur que, ne pouvant l’achever après en avoir jeté les fondemeuts, tous ceux qui la verraient ne se moquent de lui et ne disent : cet homme a commencé de bâtir et il n’a pu aller jusqu’au bout ? C’est beaucoup pour chacun de faire son propre salut. Il est dangereux de prendre à sa charge le salut de plusieurs, quand c’est à peine si l’on peut suflire à la garde de soi-même. On ne garde, d’ailleurs, avec sollicitude, que lorsqu’on a pris l’engagement de le faire avec tremblement. Nul ne persévérera dans une entreprise, autant que celui qui a hésité et réfléchi avant de s’y lancer. »